L’une des modes du moment, sur les réseaux sociaux surtout, c’est de faire un bilan des 10 dernières années. “Comment t’étais (il y a 10 ans), comment t’es devenu ?”. Exercice intéressant, même si on n’aspire pas toujours à revenir en arrière. En général, ce qui a été vécu en valait la peine. Les difficultés, les attentes et surtout les nouvelles têtes qui sont venues enrichir notre monde, aussi. Alors, ce rendez-vous avec vous-même, 10 ans plus tard, comment s’est-il passé pour vous ? Un peu plus mûrs, beaucoup plus sages, tellement plus cléments, et si tolérants ? Ce travail d’introspection ou de réflexion personnelle, nous révèle souvent les choses sous un nouvel angle et nous pousse à dire merci pour tout le chemin parcouru. Si c’est l’inverse, consultez votre psy traitant, ou sinon attendez 2029, vous verrez, pour certains ça vient plus doucement…
A propos de bilan, tous les enfants d’Israël ont reçu récemment leur bulletin de notes, le fameux classement de la première partie de l’année scolaire. Cette année, ce qui m’a agréablement surpris, c’est le second bulletin en plus, celui-là, rempli par l’élève lui-même ! Quand j’ai ouvert celui de mon fils de Kita Bet, je n’y ai trouvé que des beaux smiley, dans chaque matière ! Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes! En fait dans mon empressement de père fier à la sauce “mère juive”, je n’avais pas lu le titre : ”auto- évaluation”. Quel regard votre enfant porte-t-il sur lui-même ? Son comportement ? Sa Tefila ? Est-ce qu’il a bien participé, aidé son copain, fait ses devoirs, est-il arrivé à l’heure,… Encore un bel exercice d’arrêt sur image, de zoom en arrière, d’estime de soi et de regard vers l’avant.
Quelle chance ont les enfants de cette génération, de grandir en Israël, avec des professeurs aimants, pédagogues et inquiets de leur développement! Cette chance-là, nous ne l’avons pas tous eue, quand nos parents ont débarqué en France, du Maroc, d’Algérie ou de Tunisie et que nous avons dû affronter un corps enseignant sévère, obtus, peu ouvert et autoritaire, pour ne pas dire violent.
Alors merci mon D ieu que nos enfants se rendent à l’école avec le sourire, l’envie de retrouver leurs amis, sans crainte d’une autorité menaçante.
On s’était dit rendez-vous dans 10 ans, et nous revoilà, autour de cette table du Shabbat avec ce P’tit Hebdo qui n’aspire qu’à nous relier et à nous renforcer. On a, bien sûr, une pensée pour ceux qui dans cette dernière décennie, nous ont quittés. Bienvenue évidemment à tous ces nouveaux bébés qui naissent chaque jour pour agrandir et enrichir notre peuple, ce peuple de hessed, toujours prêt à donner de lui-même, pour l’autre et pour le Am Israël.
Avraham Azoulay
Lectrice assidue de vos bulletins d’information je me vois dans l’obligation de réagir à votre édition de ce jour où vous évoquez l’enseignement en France par un “corps enseignant sévère, obtus et autoritaire, pour ne pas dire violent “. Il s’agit là de propos que je qualifierai moi même de “violents” car nous avons été accueillis en France avec beaucoup de respect et avons eu la chance de pouvoir y intégrer les lycées et universités qui nous ont permis d’acquérir une culture et des diplômes qui ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Ne soyons pas ingrats et évitons de “cracher dans la soupe”.