Environ 200 médecins servant dans les unités de réserve de Tsahal ont publié dimanche soir une lettre ouverte exigeant la fin immédiate des opérations militaires à Gaza et le retour des otages encore détenus par le Hamas.
Dans leur missive collective, ces médecins militaires affirment que « la poursuite des combats à Gaza vise principalement à servir des intérêts politiques et personnels, sans aucun objectif sécuritaire. » Cette déclaration intervient alors que le conflit s’étire depuis plus de 550 jours.
Les signataires soulignent que les opérations militaires actuelles « ne contribuent pas à la réalisation des objectifs déclarés de la guerre » et mettent en danger à la fois les soldats israéliens et la vie des otages, rappelant que « quelque 40 personnes enlevées ont été assassinées ou tuées au cours des combats terrestres. »
« En tant qu’officiers médicaux, nous servons dans la force de réserve par engagement envers le caractère sacré de la vie, envers l’esprit de Tsahal et le serment du médecin, » poursuit la lettre. Les médecins estiment que « la poursuite des combats et l’abandon des personnes kidnappées, comme s’il s’agissait de blessés abandonnés sur le champ de bataille, érodent de manière irréversible les valeurs de sacralité de la vie. »
Parmi les signataires figure le professeur Hagai Levin, qui dirige le département de santé du quartier général des familles des personnes enlevées.
Cette initiative s’inscrit dans un mouvement plus large de contestation au sein de l’establishment militaire et sécuritaire israélien. Jeudi dernier, des centaines de réservistes et de pilotes retraités ont publié une lettre dans le journal Israel Hayom, appelant au retour des otages « même au prix d’une cessation des combats. » Le Premier ministre ainsi que le commandant de l’armée de l’air ont fait savoir que les signataires réservistes seraient définitivement exclus des rangs de l’armée. Benjamin Netanyahou a encore enfoncé le clou, déclarant vendredi que le même sort serait réservé à tous ceux qui appellent à l’insubordination.
Environ 250 anciens membres du Mossad, dont trois ex-directeurs de l’agence de renseignement (Danny Yotam, Ephraim Halevi et Tamir Pardo), ont signé une lettre soutenant l’initiative des pilotes. Des vétérans de l’Unité 8200, le service de renseignement électronique israélien, prépareraient également une déclaration similaire.