Il y a quelques jours, 140 étudiants des grandes écoles de commerce françaises, HEC, ESSEC et ESCP ont effectué un voyage en Israël. Organisé comme chaque année par l’association France Israël de chacune d’entre elles, il a permis à des jeunes en grande majorité non juifs de découvrir notre pays.
Maurice Meyara, responsable des anciens élèves de l’ESSEC en Israël et l’un des organisateurs de ce séjour nous en dresse le bilan.
Le P’tit Hebdo: Comment est conçu ce type de séjour?
Maurice Meyara: Le programme a été construit de façon à montrer Israël sous son vrai jour, à des jeunes victimes du matraquage médiatique français qui présente une réalité biaisée. 95% des participants ne sont pas Juifs et arrivent avec beaucoup d’idées préconçues. Nous proposons de leur donner les outils pour corriger cela. Ainsi, ils visitent le pays et rencontrent des personnages de la société civile israélienne ainsi que des anciens qui ont fait leur alya.
Lph: Quels ont été les moments forts du séjour de cette année?
M.M: J’en retiendrais deux. Le premier a été la rencontre avec Nir Barkat. Grâce à sa conseillère, Tamar Abessira, nous avons pu organiser un rendez-vous avec le maire. Il s’est déplacé spécialement pour les étudiants, un matin entre 7h et 8h! Il leur a raconté son parcours de combattant dans Tsahal, de chef d’entreprise, la vente de sa start up, sa carrière politique, sa vision de Jérusalem. Et le tout dans un anglais parfait. Les étudiants ont été impressionnés par ce niveau et la disponibilité dont il avait fait preuve pour les recevoir. Ils ont compris que les codes étaient bien différents en Israël.
Le deuxième temps fort s’est déroulé à l’université de Tel Aviv. Chaque année, nous y organisons une rencontre avec des anciens. Cette fois, à la demande des étudiants qui voulaient comprendre le lien entre les Juifs et Israël, j’avais invité le Rav Haïm Dynovisz à parler. J’ai également pris la parole en m’appuyant sur la une de Libération pour les 70 ans de l’Etat où l’on voit deux soldats assoupis avec en titre »Amer Anniversaire ». J’ai appelé les étudiants, des jeunes intelligents et curieux, à accorder plus d’importance aux faits qu’à l’idéologie.
Lph: Cette »hasbara » auprès d’une certaine jeunesse française porte-t-elle ses fruits?
M.M.: Nous essayons de les amener à se poser des questions. Et cela fonctionne. Ils constatent bien qu’au bout d’à peine 70 ans d’existence, les réalisations sont impressionnantes. Ils sont intéressés par le pays, sa technologie, son approche. Cela ne marche pas avec tous, mais beaucoup reviennent avec une image modifiée du pays. Certains souhaitent même revenir pour y effectuer un stage. Il faut bien comprendre que ces étudiants sont la future élite économique et politique de la France. Ils constituent une cible privilégiée. Il est important d’investir dans la hasbara auprès des jeunes en général et de cette jeunesse en particulier. Ils peuvent devenir des »ambassadeurs » pour Israël.
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay