Plus de 1 500 soldats du Corps blindé israélien ont rejoint lundi le mouvement de contestation militaire, exhortant le gouvernement à prioriser la libération des otages à Gaza, quitte à suspendre les opérations militaires. Cette nouvelle mobilisation porte un coup sévère à la stratégie actuelle du cabinet de guerre.
« Nous sommes des soldats qui avons servi notre pays toute notre vie. C’est précisément cette expérience qui nous pousse aujourd’hui à demander un cessez-le-feu, » affirme le colonel de réserve Rami Matan, coordinateur de l’initiative et ancien commandant adjoint de la brigade Yiftach.
Parmi les signataires figure l’ancien Premier ministre et ex-chef d’état-major Ehud Barak. Le mouvement s’inscrit dans un contexte de tension croissante au sein des forces armées israéliennes. « Le moment est venu de dire la vérité: prolonger les combats ne nous rapproche pas de la victoire, mais retarde le retour des otages, » poursuit le colonel Matan, citant le chef d’état-major qui avait reconnu que « toutes les aspirations dans la bande de Gaza ne peuvent être réalisées. »
La répression des premières contestations semble avoir produit l’effet inverse de celui escompté. La décision du commandant de l’armée de l’air Tomer Bar de renvoyer des dizaines de pilotes et membres d’équipage opposés à la poursuite du conflit n’a fait qu’amplifier le mouvement. Ce lundi matin, 1 500 parachutistes de réserve ont également rallié la cause.
Le mouvement bénéficie désormais de soutiens émanant de diverses unités d’élite, notamment l’unité 8200 et la Marine. D’anciens chefs du Shin Bet, des diplomates et hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères ont également exprimé leur solidarité.
Elyakim Rubinstein, juge à la retraite de la Cour suprême, a résumé la position des contestataires: « La reprise des combats n’a pas abouti à la libération d’otages. Nous exigeons une action sans délai pour libérer les otages d’un seul coup, même au prix de la fin de la guerre. »