C’est vraiment la dernière expression qu’un dirigeant turc devrait utiliser. Mais Erdogan reste Erdogan dans sa rhétorique outrancière et dans sa volonté de se présenter à la fois comme un sultan néo-ottoman et un nouveau Saladin.
Depuis la Grande-Bretagne où il effectue une visite officielle, le président turc n’a pas mâché ses mots contre les Etats-Unis et contre Israël. Depuis Londres, le boucher des Kurdes n’a pas hésité à qualifier Israël “d’Etat-terroriste” et à déclarer: “Les attaques contre les manifestants ont révélé le vrai visage hideux d’Israël qui commet un génocide à Gaza” (sic). Lors de son discours au Royal Institute of International Affairs à Chatham House, le dictateur turc est allé jusqu’à dire que les Etats-Unis ont ramené le monde à la période qui précédait la 2e Guerre mondiale.
Après avoir rappelé ses ambassadeurs à Washington et Tel-Aviv, Recep Erdogan a décrété trois jours deuil national et, toujours dans sa volonté de devenir leader du monde musulman sunnite, il a appelé à la réunion d’urgence de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui regroupe les 57 Etats musulmans de la planète.
Parallèlement à ces propos incendiaires, des manifestations anti-israéliennes “spontanées” ont eu lieu à Istanbul. Lors de ces rassemblements haineux, on pouvait lire sur les pancartes: “Al-Quds appartient aux Musulmans!”, “Jérusalem est à nous et elle reviendra à nous!” L’un des orateurs, membre du IHH (proche du Hamas) a qualifié les Américains de “chiens”.
En fait, en rappelant son ambassadeur en poste en Israël, Erdogan a fait ce que le gouvernement israélien aurait dû faire depuis longtemps avec l’ambassadeur d’Israël à Ankara. Les agressions verbales répétées du président turc, fortement teintées d’antisémitisme, ne sont hélas pas suivies de réactions adéquates de la part d’Israël.
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